Mardi controverse!
Ça devient presqu'une tradition, je suis de nouveau pris dans un (mini) controverse. Alors, quelques mises au point.
Dimanche, j'ai vu passer plusieurs fois sur Twitter l'image d'un nouveau slogan/publicité pour la candidate péquiste Michelle Blanc qui allait ainsi :
« Les gens qui veulent voter “blanc”, retenez que mon prénom, c’est Michelle. »
La publication avait déjà été effacé quelques heures auparavant par la candidate. J'utilise tout de même l'image qui circule en soulignant comment je ne peux pas croire qu'une candidate puisse manquer à ce point de jugement, de sensibilité et de flair politique.
Rapidement des gens commence à m'expliquer qu'il s'agit d'une expression, "voter blanc" parle d'abstention de voter et non de couleur de peau. Évidemment, j'étais au courant et connaissais bien l'expression. (Ben oui!)
J'ajoute donc un nouveau tweet sous mon premier pour clarifier. Expliquer que je suis au fait de l'expression. Que je sais très bien que Madame Blanc ne faisait pas un appel au vote ethnique, mais que je trouve niaiseux dans le contexte actuel de faire ce genre de blague, avec toutes les questions identitaires qui prennent autant de place dans la campagne et l'espace public.
À mes yeux, c'est d'une évidence qu'il s'agit d'un slogan maladroit. Le fait qu'elle l'ait effacé quelques heures plus tôt tend à me donner raison.
Plus tard dans la soirée, voyant comment mon tweet génère des discussions et de nombreuses personnes semblent toujours croire que j'accuse Michelle Blanc d'être une suprémaciste blanche, je décide de l'effacer. Pour le remplacer par un autre.
J'explique alors, une fois de plus, que je trouve le tweet niaiseux et maladroit, mais qu'il ne s'agissait pas d'une accusation de racisme de ma part. J'ajoute que j'aurais dû être plus clair et que mon tweet pouvait mal être interprété (je paraphase), j'ai donc décidé d'être bon joueur et de l'effacé. Qu'elle avait elle-même reconnue son erreur en effaçant le tweet et que j'avais été un peu vite à sauter à mon tour sur l'erreur.
Lundi matin, je me lève et constate que Sophie Durocher a écrit un texte sur moi dans le Journal de Montréal. Évidemment, le texte est partagé par tous les gens qui on déjà un préjugé défavorable envers moi. C'est normal, ça joue comme ça de tout les bords.
Partiseranie et tribalisme se mélangeant, on me tombe sur la tomate (c'est encore le cas, je reçois encore des dizaines de messages d'insultes ce matin, mais... c'est correct, c'est ça les réseaux sociaux
).
Dans son texte, madame Durocher m'accuse d'ignorer l'existence de l'expression, d'être un ignare et de mauvaise foi (aussi d'être le Lider Supremo des Gauchistes qui ne fait rire que les subventionnés, mais bon, ce n'est pas l'object de ma réponse haha).
Le problème, c'est qu'elle écrit ça plus de 12 heures après toutes mes clarifications. Elle sait très bien que ce n'est pas le cas. Mais bon. Sophie m'aime pas. C'est réciproque. C'est de bonne guerre. Même s'il faudrait probablement que tout deux on élève un peu notre niveau quand l'on parle l'un de l'autre
Elle m'accuse aussi d'avoir vu du racisme dans le tweet de madame Blanc. Voyez, peu importe le nombre de fois que je le répèterai, c'est ce que ceux voulant défendre madame Blanc retiendront. Parce que c'est la seule défense qui tient : Ce n'est pas un tweet qui se voulait raciste!
Et bien on est d'accord! Ce n'est d'ailleurs pas le point que je tentais de faire. J'en ai même discuté avec Madame Blanc par la suite, qui me signalait encore une fois comment jamais à son esprit, l'expression "voter blanc" pouvait avoir une connotation ambiguë.
C'est d'ailleurs une partie de problème. À mes yeux. C'est un sacré luxe (privilège?) que de ne pas réaliser que l'expression pouvait très mal paraître en ce moment. D'où mes accusations de manquer de flair politique et de sensibilité.
Alors voici, dimanche, plutôt que de traiter la candidate Blanc de niaiseuses et de faire un tweet qui pouvait porté à plusieurs interprétations (la raison pourquoi je l'ai effacé). Voici ce que j'aurais dû écrire :
Le slogan "Voter blanc", même si l'expression est consacrée, venant d'un Parti qui se voit taxé de xénophobie et d'instrumentalisation des enjeux identitaires (à tort ou à raison, la n'est pas le point) depuis des années, ainsi qu'une candidate qui subit le même genre d'accusations depuis un temps, ça me parait très maladroit comme blague.
C'est juste ça que j'aurais dû écrire.