Avant hier, j'ai quitté votre ilot et je vogue maintenant au gré des courants marins sur l'océan Web. Je me dirige présentement vers l'Archipel des blogues.
Cette carte postale vous est apportée par une mouette messagère.
Voici brièvement comment s'est passé mon départ.
Ma décision de partir fut prise sur l'heure du souper. Mais pour définitivement tourner la page, il me restait une chose à faire. C'est ainsi que je suis allé chez Sabrina Orroyo Arrio, une prêtresse vaudoue, à qui j'ai dit que n'ayant pas trouvé justice chez les forumeux, je voulais m'en remettre à la justice immanente des dieux. Elle m'a dit de faire couler une goutte de mon sang virtuel sur l'autel de la Grande Déesse Aveugle de la Justice, l'idole la plus terrifiante de son panthéon. Cette déesse, en souriant, arrache de ses dents la tête d'un cobra qu'elle tient d'une main et d'un doigt de l'autre main pointe une lépreuse qu'elle tient au-dessus de sa tête, alors que de ses deux pieds elle foule la tête de rois et de reines, comme un vigneron son raisin.
Mais, il me faut faire court; la mouette s'impatiente. Aussi, j'abrège ma visite à cette mystérieuse et délicieuse Sabrina.
Puis, de retour à mon camp, j'ai mis mes affaires sur la noix de coco qui me sert de radeau. Comme il se doit, j'ai écrit sur le sable "Gaucho was here" et pris la mer sous la lumière argentée d'une lune prévenante. Sur la plage, les crabes se sont rassemblés pour me saluer de leurs grosses pinces.
J'ai aussi apporté quelques livres utilitaires, dont "L'art de marcher sur l'eau", de Yousouf de Zareth.
Sur ma nacelle, il m'arrive de rigoler. Bizarrement, c'est souvent seul qu'on rigole le plus, en pensant à une chose ou l'autre. Ainsi, je me suis dis: Sécotine colle tout, mais Gaucho décape tout...
Puis maintenant, je cherche un beau nom pour mon radeau.
"Pas un mot de plus, de dire impérativement la mouette, car je dois quitter".
Moi je voyage au gré des courants, elle au gré des vents. On se comprend donc...
Gaucho
p.s. en écriture automatique inspirée