J'en viens à me dire que nos alliés de plus en plus naturels sont les Anglais de l'Ontario et de l'Ouest qui tiennent à l'identité traditionnelle du Canada. (En prenant pour acquis que cette identité existe.)
Harper aurait dû aller plus loin dans son ouverture avec le Québec. Le fédéralisme d'ouverture, ce n'a été qu'un siège de strapontin à l'Unesco. La reconnaissance de la nation, rien de plus que des mots. Il aurait pu détruire le trudeauisme en faisant ce que Mulroney a échoué à faire.
Mais comme le Québec devient de plus en plus insignifiant d'un point de vue électoral, il a fait le choix inverse d'ignorer le Québec, de mettre une croix sur ses électeurs (à partir du moment où il constatait que le Québec votait toujours pour le Bloc).
Quand le Bloc a commencé à être rejeté au Québec, il aurait peut-être pu sentir les choses changer. Il aurait pu sentir l'opportunité d'aller regagner ces votes au Québec. Mais au lieu de ça, il a continué dans son réflexe de considérer le Québec comme une colonie de vaincus qui n'ont plus de voix au Canada. Le résultat de cette négligence aura été que le Québec a viré rouge parce qu'il ne pouvait plus sentir Harper. Qui sait, si Harper avait été un peu plus loin que le strapontin, il aurait peut-être conquis plus que la ville de Québec. Ça aurait pu lui assurer un autre mandat majoritaire.
Même si le Québec reste minoritaire, c'est dangereux pour un PM d'ignorer ce 22% du Canada. Si un jour ce 22% décide de faire pencher la balance, ça peut avoir un impact important.