http://www.causecommune.net/publications/journal/28/un-monarque-elu-au-saguenay
Avec les dernières élections municipales, entachées par les révélations de scandales et de corruption ainsi que par les déclarations d'élus se tapant dans le dos de faire campagne sans véritable opposition, il y a sérieusement affaire à se questionner sur l'état de putréfaction de la « démocratie municipale » au Québec.
Le cas de Ville-Saguenay fait figure d'exemple type avec le clownesque maire Jean « Là Là! » Tremblay, au trône depuis 1997 malgré ses propos et sa façon d'administrer la ville. Face à ce personnage très curieux qui accumule les défaites judiciaires sur le bras des gens de la ville, la population est en droit de se demander : « Mais que veut Jean Tremblay? ». Réponse : il rêve d'un monde où le clergé reprendra sa position de patriarche, gardien du troupeau qui foudroiera les athées, brebis égarées qu'elles sont.
Guidé par sa foi comme un croisé, Jean Tremblay ne craint pas de prendre des décisions sans consulter la population. Comme disait le maire à propos du projet de village portuaire à La Baie, rue pour les touristes comprenant des condos de luxe dans un quartier populaire:
|Les citoyens, quand ça fait 12 ans que tu es là, tu le sais. Inquiétez-vous pas que les citoyens jamais ils vont dire non à ça. C'est tellement beau là! Il vient qu'on les connaît les citoyens, c'est la moindre de mes inquiétudes!
C'est ainsi que Jean conçoit son slogan « Le citoyen d'abord ». Qu'il se fasse huer par les mobilisations citoyennes au Conseil de ville ne l'empêche pas, par après, de continuer à exercer son pouvoir d'autocrate soutenu par le plus corpulent cabinet municipal au Québec (10 membres). Le Collectif Emma Goldman se joint à la contestation populaire locale en lançant une campagne contre le monarque élu. Jean Tremblay n'est qu'une des figures produites par un système d'administration autoritaire et superficiellement démocratique. Nos protestations à son endroit doivent ainsi s'orienter vers la création de lieux de contre-pouvoirs pour la défense des classes populaires et travailleuses, les laissés pour compte dans un système où tout est géré d'en haut.
La passion de Jean
Pour terminer, puisque le ridicule ne tue pas, le maire Jean Tremblay s'enthousiasme à l'effet que son combat pour le maintien de la prière lors des séances publiques du conseil de ville soit un acte de rédemption :
Quand je vais arriver de l'autre bord, je vais pouvoir être un peu orgueilleux. Je vais pouvoir lui dire: ''Je me suis battu pour vous. Je suis même allé en procès pour vous''. Il n'y a pas de plus bel argument. C'est extraordinaire.