Après relecture, mon petit poème n'est pas aussi con qu'il peut en avoir l'air.
D'abord, il est résolument "cynique", dans la lignée du "fucking Christmas" ou d'un hara-kiri le 31 décembre. Et il n'est surtout pas morbide, mais juste réaliste et sans lunettes roses...
Voici les clefs qui vont avec:
Poème noir sur rose
~donne le ton
Saint-Valentin
Jour sans coeur
~ double ironie: 1. jour sans coeur, alors que c'est le jour où l'on voit des milliers de coeurs partout; 2. jour sans-coeur ou jour-cruel, alors que c'est le jour-amour
Des coeurs orphelins
~ En effet, on assume que tout le monde a une dulcinée et qu'on baigne tous dans l'amour, alors que c'est l'exception
Les fleurs saignent
Et le chocolat a goût amer
~ renvoie aux symboles de la Saint-Valentin
Ces lèvres restent muettes
...ou presque
~ renvoie aux p'tits mots d'amour sussurés qu'on attend
Rire jaune
...Sourire noir
~ renvoie à lèvres muettes, car un rire jaune est un rire muet; jaune et noir, les deux couleurs les plus contrastées, renvoie aussi au noir sur rose, le tout étant des "couples" de couleur
Tiens ce soir!
Je vais danser...
~ Malgré tout, fêtons nous aussi...
Danser comme un fou
Danser
...avec mon four micro-ondes
~ Les trois "danser", rappellent la valse. Danser comme un fou, peut se lire danser beaucoup, mais ici on le prend au sens propre ou danser comme un idiot parce qu'on danse avec un... four à micro-ondes. Légère connotation sexuel (onde, chaleur, vagin). Nettement moderne comme figure...
Bit! Bit! Bit
~ Le Bit! Bit! Bit! rappelle la sonnerie sonore de la fin de cuisson, donc la fin du poème. Mais renvoie aussi à la musique qui accompagne la danse, mais surtout renvoie au coeur, à son battement et au thème du poème.
Comme vous voyez, malgré ses apparences, ce poème n'est pas con. tk moins con que les mièvreries qu'on lit généralement à l'occasion de cette fête...
Faut maintenant que je vous parle un peu mon ex-chum Pierre. Lui, c'était un vrai poète et un vrai artiste. Un génie! Sa prof de français tombait sur le cul devant lui. C'est un peu comme si un prof de physique avait Einstein dans son cours... Puis comme ça, en plein mois de décembre il a quitté l'école où il excellait. J'ai fait un bout de chemin avec cet être de lumière, mais je n'ai pas voulu aller jusqu'au bout avec lui. La dernière fois où l'on s'est vu c'est dans une cafétéria, où il me tendait un buvard de LSD que j'ai décliné. Nous ne nous sommes plus revu depuis. C'est triste de voir que ce roi de la poésie restera dans l'anonymat.